Par une prouesse technique d’abord : modi?le paroxystique du huis clos, son film confronte un jury de douze hommes dans un espace unique, ainsi, presque en temps vrai.
et par son propos, vibrant plaidoyer Afin de une justice plus egalitaire, i chaque fois d’une effrayante actualite cinquante ans apres la sortie de la video.
La soiree commence alors qu’un proces touche a sa fin. Un jury de douze hommes ecoute attentivement le discours las, cent fois repete du juge. Ils vont devoir statuer dans le sort de l’accuse. Mes regles un sont clairement expliques : tous va devoir donner le avis, et le jugement va devoir etre unanime Afin de etre valide. Si l’accuse reste declare coupable par des douze hommes, il ira droit a J’ai chaise electrique. Alors que le jury se retire, la camera se deplace lentement, montrant le visage de l’accuse de profil, dans l’ombre, puis de face, en gros plan. C’est 1 petit garcon basane, peut-etre d’origine latino-americaine. La peur se lit dans ses yeux. Ce va i?tre la seule image que le spectateur aura de lui. La soiree suit ensuite le jury, qui s’installe dans une petite piece exigue. Un premier vote reste foutu en place. Tous votent coupable, sauf un, le jure 06 huit (Henry Fonda). Cela declare avoir votre “doute legitime” sur la culpabilite de l’accuse. Mes debats vont commencer.
Douze hommes en colere reste un modele presque universitaire de mise en scene.
Il s’agit d’un huis clos quasi bon, puisque seules nos scenes d’ouverture ainsi que cloture de la video, grandes d’a peine cinq minutes, se deroulent a l’exterieur du decor principal, la piece de deliberation d’un jury dans un tribunal. Pour reussir votre tour de force, Sidney Lumet necessitait des fondements scenaristiques tres solides. Il trouva en Reginald Rose, le scenariste, un adjuvant de choix, capable de conjuguer l’atmosphere de reclusion oppressante induite avec le huis clos, avec votre suspense haletant, ou le quotidien d’un adolescent tient en ces 2 mots repetes douze fois : « not guilty » (non coupable).
La soiree de Lumet se nourrit de l’importance des details. Puisque le vote n’est pas unanime, nos jures vont devoir retracer tout le proces, et tenter de se convaincre mutuellement qu’il faudrait (ou non) envoyer l’accuse a Notre chaise electrique. Il ne s’agit evidemment aucune refaire le proces a la maniere d’un detective ou d’un policier. Quand le jure 06 6 declare l’accuse non coupable, ce n’est pas qu’il reste convaincu de son innocence. Comme il l’explique lui-meme, il lui semble d’abord juste d’accorder plusieurs minutes de reflexion qui plus est a la vie de cet adolescent, ne serait-ce que par respect pour sa jeunesse. D’autant que ce jure n’est pas totalement convaincu non plus de sa culpabilite. Chacune des pieces de l’accusation ? 1 couteau, des temoignages, le plan d’un appartement, etc ? va donc etre passe au crible via le jury, dans le desordre des souvenirs de chacun.
Pour reussir 1 huis clos, il faut etre un maitre absolu du suspense. Douze hommes en colere en reste empli : quand Henry Fonda se leve, seul contre tous, ainsi, subit la colere des autres jures, c’est complexe d’imaginer De quelle fai§on il arrivera tout le monde les persuader. Sera-t-il, enfin, celui qui devra ceder ? Neanmoins, a mesure que l’argumentation du jure avance, d’autres vont ceder, petit a petit, convaincus non aucune l’innocence de l’adolescent ? votre point reste tres important ?, mais qu’il existe effectivement un « doute legitime », des incoherences dans l’accusation, qui interdisent l’envoi d’un jeune garcon a Notre fond. Le suspense se tarissant au fur et a mesure des ralliements des jures (un happy-end semble inevitable), Sidney Lumet en ravive le sentiment haletant et claustrophobique par un procede extremement habile : aussi que la soiree, i l’origine, multiplie des plans d’ensemble, la camera se rapproche inevitablement des visages de chacun des jures, pour finir dans des gros plans oppressants, en contre-plongee, a mesure que Notre tension grandit.
Cette tension est accentuee par deux aspects : d’abord, la chaleur du « jour le plus chaud de l’annee ». L’integralite des jures transpirent, se plaignent, veulent en finir. Bon nombre votent coupable pour i?tre capable de s’en aller le plus vite possible. Le ventilateur qui ne semble jamais fonctionner apparait souvent en arriere-plan, comme le rappel mortifiant qu’un homme pourrait mourir seulement parce qu’a J’ai date de son proces, il faisait trop chaud. La chaleur accentue l’enervement des jures, qui sont confrontes a l’impossible controle de leurs pulsions emotives, induites par l’absence de bien-etre. C’est votre deuxieme aspect qu’interroge brillamment Lumet. Chacun des jures est designe via un 06 : on ne connait le nom d’aucun d’entre eux. L’ensemble de ont pourtant une individualite, discernee via leurs professions reciproques, et via leurs discours. Que l’un d’entre eux soit profondement raciste, un nouvelle d’origine immigree, ou qu’un autre i nouveau n’ait pas surpris le petit fils depuis deux ans prend petit a petit de son importance. Par l’intermediaire d’Henry Fonda, le jure refractaire, Sidney Lumet pose cette question quasiment insoluble : est-il possible de rendre une decision veritablement juste, c’est-a-dire totalement exterieure a des considerations personnelles ? C’est bien le sens des apartes entre nos jures, qui, Quand des debats s’eternisent ou semblent bloques, lient connaissance, parlent de un life, de un parcours ou de un education comment utiliser hongkongcupid. Sidney Lumet s’applique a decrire l’individualite de chacun des personnages, en les placant forcement adroitement dans le cadre. Chaque plan n’inclut Indeniablement que le ou des jures qui vont faire avancer le recit, soit avec leurs declarations, soit via leurs attitudes ou encore par un visage muet et consterne qui marquent 1 revirement ou votre doute dans l’esprit du personnage.
Chacun des douze jures est representatif d’une certaine Amerique. Aucune dames, encore moins de minorites (et pourtant, ces Blancs vont statuer concernant le sort d’un homme de couleur, detail egalement important), mais des classes sociales et des origines differentes. Sidney Lumet rend d’abord hommage a Notre justice de son pays, qui n’autorise l’envoi d’un homme a la mort que s’il est unanimement declare coupable. Notre systeme du « doute legitime » ainsi que la necessite pour l’accusation de prouver la culpabilite de l’accuse (a l’inverse d’autres systemes ou c’est a Notre defense de prouver l’innocence), n’est nullement remis en cause. Ce que Sidney Lumet attaque en profondeur n’a jamais grand-chose a voir avec les lois, mais avec et cela les entourent : comme, notamment, l’incompetence d’un avocat commis d’office, non convaincu de l’innocence d’un “client” trop pauvre Afin de remunerer un meilleur defenseur.